TEMPLE DE NEAK PEAN - ROYAUME KHMER (CAMBODGE) (En cours...)
(fin XIIe siècle - début XIIIe siècle - style Bayon)
Le petit temple de Neak Pean (prononcer "Néak Pôan", "les serpents liés") est un monument inhabituel. Dégagé entre 1922 et 1924, avec travaux de restauration en 1938-1939 et 1958, il est constitué d'une tour sanctuaire au centre d'une disposition cruciforme, entourée par cinq bassins, bâtie sur une île artificielle située au centre du Baray du temple de Preah Khan d'Angkor, à la demande du roi Jayavarman VII (1181-ca.1215). Le Neak Pean constitue un ensemble très particulier et unique dans l'art khmer. Le site, conçu à l'origine comme royal et purement hindou (Râjyaçri ou "Yayaçri" = "la fortune du royaume" sur la stèle de Preah Khan), dériva vers un culte à la symbolique plutôt bouddhiste à l'occasion d'une reconstruction.
Le grand bassin forme un carré de 66 mètres de côté, bordé par sept marches de grès. En son centre, montée sur une butte de terre, une base circulaire de grès de 33 mètres de diamètre est cerclée par les corps de deux nâgas (être mythique de l'hindouisme en forme de serpent) qui, sur le côté Ouest, sont liés par leurs queues, (d'où le nom du monument, "les serpents liés"), s'écartant à l'Est pour laisser un passage au sanctuaire, tout en se redressant et en déployant leurs capuchons à sept têtes. Ils pourraient représenter les deux rois nâga, Nanda et Upananda, deux des huit rois dragons que la mythologie indienne rattachent au lac sacré mythique Anavatapta situé dans l'Himalaya, source des quatre grands fleuves d'Asie..La base circulaire sert de plateforme à un soubassement rond en grès, constitué d'un gradin de six marches. Le sanctuaire central repose sur une terrasse pavée de grès, avec à l'Est une seule ouverture, les autres côtés comportant de fausses portes, qui étaient ouvertes à l'origine, avant d'être murées.
En contrebas, faisant face au sanctuaire devant l'entrée Est, se trouve une grande sculpture, le cheval Bâlaha, volant tête dressée, pattes de devant et queue levées, qui transporte, accrochés à son cou et à ses flancs, plusieurs personnages taillés dans la pierre avec beaucoup de réalisme (légende bouddhique de Lokeçvara). Cette sculpture a pu être reconstituée, mais malheureusement, la majeur partie du corps du cheval n'a pas encore été retrouvée, et a dû être remplacé par des blocs en réemploi.
Quatre petits édicules de grès, nommés "chapelles", relient le bassin principal aux plus petits, probablement ajoutés au XIIIe siècle. Elles sont décorées de frontons et de demi-frontons remarquables. Les quatre bassins annexes sont carrés et identiques, mesurant 25 mètres de côté.
EMPLACEMENT D'UN PLAN DU TEMPLE (à venir)