ANGKOR THOM, VILLE ROYALE - ROYAUME KHMER (CAMBODGE) (En cours...)
(fin XIIe siècle - roi Jayavarman VII : 1181- ca.1215 - style Bayon tardif)
Angkor Thom, fondée par le roi Jayavarman VII, fut la plus grande cité de l'empire khmer. Elle recouvre le coin sud-est de la première capitale, Yasodharapura (fin IXe siècle), et contient des temples des siècles précédents, tels le Baphuon ou le Phimeanakas (XIe siècle), son nom actuel, qui date au moins du XVIe siècle, signifie "la grande capitale" ou "la grande cité". Son nom sanskrit était Mahânagara. Bouddhiste fervent, Jayavarman VII, à la différence de ses prédécesseurs qui adoraient des dieux hindous, commença au cours de ses 30 ans de règne un audacieux programme de constructions religieuses. Sa nouvelle capitale devint aussi celle de ses successeurs jusqu'aux environ de 1431, après la prise et le pillage de la ville par les thaïs du royaume d'Ayutthaya.
Les murs d'Angkor Thom, entourés d'une douve, enferme un carré d'environ 3 kilomètres de côté, avec une superficie totale de 900 hectares, dont l'essentiel, retourné aujourd'hui à la forêt, fut jadis occupée par une ville considérable. Construit en latérite avec un glacis de terre à l'intérieur, les murs forment un chemin de ronde de huit mètres de hauteur et de trois kilomètres de longueur. Ils sont percés de quatre portes aux points cardinaux, et les routes qui les franchissent convergent vers le temple d'Etat central du roi, le Bayon. Une cinquième porte, connue sous le nom de Porte de la Victoire, est ouverte dans le mur oriental de la ville, à 500 mètres de la porte Est, sa route conduit directement au palais royal, en grande partie disparu de nos jours.
Les cinq portes d'Angkor Thom sont semblables, mais c'est la porte Sud, la plus complète, qui a été la mieux restaurée. Entrée principale pour accéder au temple du Bayon, son usage fréquent a aidé à protéger les statues des dieux et des asuras (démons) qui marquent son approche. Une grande avenue ornée de statues franchie la douve avant d'arriver à la porte monumentale. A gauche et à droite, deux rangées de personnages, les dieux à gauche, et les asuras à droite, grimaçant férocement, portant les uns et les autres le corps d'un serpent géant, un nâga à sept têtes, être mythique de l'hindouisme, dans une attitude de lutteurs à la corde, en référence au "barattage de la mer de lait" (cf. galerie Est d'Angkor Vat). Aux autres portes, la plupart des têtes sont perdues ou ont été volées. Les pilleurs n'hésitaient pas à découper des moulages copiés à partir des originaux, et seuls la porte Nord a conservé un certain nombre de ses personnages.
Les portes, hautes de 23 mètres, supportent une triple tour sculptée sur ses quatre faces de visages semblables à ceux du Bayon, comme tous ceux des tours de cette période. Elles pourraient être des représentations de Lokeçvara (Bouddha), ajoutées plus tard aux constructions principales. A la base de la tour-porte, de chaque côté, on trouve une autre invention remarquable : un éléphant tricéphale, Airavata, la monture d'Indra, roi des dieux et seigneur du ciel, cueillant des fleurs de lotus avec ses trompes qui forment piliers.
A chaque angle de la ville, sur le glacis de terre jouxtant le mur d'enceinte, se trouvent les Prasat Chrung ("sanctuaire de l'angle" en khmer moderne), de petits temples construits en grès, dans le style du Bayon. Ces quatre temples étaient bouddhistes, et consacrés au Bodhisattva Lokeçvara.
EMPLACEMENT D'UN PLAN DE LA VILLE D'ANGKOR THOM (à venir)