Index des personnalités
ACEVEDO : capitaine du navire esclavagiste "José Castro", il fit deux razzias sur l'île de Pâques, en septembre et décembre 1862, livrant à Callao au Pérou des dizaines de Pascuans pour les vendre aux exploitants de guano des îles Chincha, à la demande du président péruvien Ramon Castilla qui cherche à trouver une main-d'oeuvre bon marché dans les îles du Pacifique sans défenses suite à l'abolition de l'esclavage au Pérou en 1854.
ADAMS Alexander (1780-1871) : capitaine écossais du brick "Kahaou-Manou", il tente de faire escale à l'île de Pâques en 1806, mais l'hostilité de la population suite au raid du navire américain "Nancy" qui enleva une vingtaine de Pascuans hommes et femmes en 1805 pour les faire travailler sur l'île de Juan Fernandez (beaucoup se noyèrent en se jetant à la mer) l'oblige à abandonner ce projet.
ALDEN Bjorn : botaniste suédois qui tenta de réimplanter le Sophora toromiro, un arbre endémique de l'île de Pâques, dont des graines avaient été récupérées par l'expédition de Thor Heyerdahl en 1955-1956, et ramenées au musée d'histoire naturelle de Stokholm en Suède avant de se retrouver au jardin botanique de Goteborg. Sa disparition était dû à la présence des moutons qui en écorcèrent tous les arbres, sauf un, caché sur les flans du volcan Rano Kau. Observé par le professeur Skottsberg en 1917, photographié en 1935 par Alfred Métraux, il disparu complètement vers 1960-1962.
ANGATA VERI TAHI Maria (v.1846-1914) : prophétesse pascuane, elle donna quelques soucis à l'ethnologue Katherine Routledge, menant une sorte de rébellion mystique (juillet-août 1914) contre les militaires chiliens suites aux privations et aux brimades que subissait la population de l'île de Pâques. L'archéologue britannique, un temps menacé, put poursuivre sa mission après l'arrivée d'un navire militaire chilien qui réprima la révolte. Tangata se laissa photographier avant de mourir en décembre 1914. Seconde épouse de Pakomio, qu'elle épousa après les raids esclavagistes de 1862-1863, ils eurent 6 enfants ensemble.
AREVALO PAKARATI Cristian : artiste pascuan, co-directeur de l'Easter Island Statue Project (EISP), un projet dirigé par l'archéologue américaine Jo Anne Van Tilburg qui a pour but de creuser sous les statues pour découvrir la partie cachée des moais. Plus de 90 statues ont déjà été déterrées en 2010 et 2011 par une équipe d'archéologues et de bénévoles.
ARUP Peter : capitaine norvégien, il visita l'île de Pâques en 1868 et rapporta des objets en bois sculpté.
ATAN Pedro : maire pascuan d'Hanga Roa, il assista l'équipe de Thor Heyerdahl lors de l'expédition scientifique menée à l'île de Pâques en 1955-1956, notamment pour la restauration de l'ahu Ature Huki et le redressement de son moai sur la plage d'Anakena. Dernier descendant direct d'Ororoina, le Longues-Oreilles qui avait échappé au massacre, petit-fils de Tuputahi. Ce dernier avait pris le nom de Atan, calqué sur Adam, lorsque le christianisme avait été introduit sur l'île par Eugène Eyraud.
AUBE Hyacinthe (1826-1890) : vice-amiral français en 1886 et ministre de la Marine et des Colonies (1886-1887). A la tête de la Division navale de l'Océan Pacifique (1875-1879), il fit escale sur l'île de Pâques début avril 1877 à bord du croiseur "Seignelay", sur lequel avait embarqué l'explorateur Alphonse Pinart. Ce dernier, qui put rencontrer le 2 avril la reine de l'île, Koreto, veuve de Dutrou-Bornier, raconta cette histoire dans son livre "Voyage à l'île de Pâques" (1877, éd. Hachette, en ligne sur Internet), tout comme le lieutenant de vaisseau Paul-Emile Lafontaine ( (retrouvé récemment, il est publié en 2006 sous le titre "Campagne des mers du Sud").
AVA REI P'UA : Avareipua : soeur du premier roi de l'île de Pâques Hotu Matu'a. Ils arrivèrent à bord de deux grandes pirogues double sur la plage d'Anakena, en provenance de l'île d'Hiva aux Marquises, chargés d'animaux, de plantes et de vivres.
BARTHEL Thomas (1923-1997) : ethnologue et linguiste allemand, il réalisa un répertoire de l'écriture rapa nui, les rongo-rongo, d'après les oeuvres détenues dans les musées sous forme de tablettes en bois, répertoriant ainsi plus de 14 000 signes et figures géométriques, dont 595 signes de base.
BEECHEY Frederick William (1796-1856) : capitaine de marine britannique, géographe et zoologiste. Il fait escale à l'île de Pâques le 16 novembre 1825 à bord du sloop HMS Blossom, avant de poursuivre en direction de Pitcain, où il rencontre les rescapés des mutinés du Bounty, des Gambiers et des Tuamotu en Polynésie (1826). La visite à l'île de Pâques fut houleuse, malgré une tentative pour amadouer les habitants avec des cadeaux, les Pascuans chassèrent l'équipage à coups de pierres.
BEHRENS Carl Friedrich (1701-1750) : voyageur Mecklembourgeois, il participa à l'expédition du Hollandais Jakob Roggeveen qui accosta à l'île de Pâques avec trois navires le lundi de Pâques, le 6 avril 1722. Son rapport publié à Leipzig permit à l'Occident de découvrir cette région du Pacifique très peu connue à l'époque.
BELCHER Edward (1799-1877) : lieutenant de la marine britannique en 1818, il participa à l'expédition Beechey qui fit escale à l'île de Pâques le 16 novembre 1825. Explorateur de l'Arctique, il sera nommé amiral en 1872.
BERNIZET Sébastien (1760-1788) : géographe français, originaire de Narbonne. Membre de l'expédition de La Pérouse, au côté de qui il fit escale sur l'île de Pâques le 9 avril 1786, accostant dans la baie de Hanga Roa. Ingénieur adjoint chargé des plans à bord de la frégate "La Boussole", il relève avec précision les plans des monuments (ahu-moai) et des grandes habitations collectives des Pascuans. "La Boussole", tout comme la seconde frégate "L''Astrolabe", feront naufrage sur les récifs de l'île Vanikoro (îles Salomon) en 1788, ne laissant aucune traces de survivants connus à ce jour, malgré l'installation temporaire probable sur l'île de certains d'entre eux. Bernizet est peut-être l'inconnu de Vanikoro dont le squelette a été découvert le 22 novembre 2003 à bord de l'épave de "La Boussole", et qui est aujourd'hui inhumé à Brest.
BOUMAN Cornelis : capitaine de la frégate néerlandaise "Tienhoven" en 1722, qui transportait Jakob Roggeveen, le chef de l'expédition qui accosta sur l'île de Pâques le lundi de Pâques, le 6 avril, au nom de la Compagnie néerlandaises des Indes occidentales. Deux autres navires participaient à cette aventure,l'"Arend" (capitaine Jan Koster) et la galiote "Afrikaansch Galey" (ou "De Afrikaanse Galei, capitaine Roelof Rosendaal).
BRANDER John (1817-1877) : né en Ecosse, il passa une partie de sa jeunesse en Tasmanie avant de se lancer dans le commerce maritime à travers les îles du Pacifique. A Tahiti, il se lie d'amitié avec Alexandre Salmon, dont il épouse l'une des filles en 1856, Titaua, apparentée à la lignée royale des Pomaré, qui lui donna neuf enfants. Grand propriétaire foncier en Polynésie, sa flotte de goélettes lui permit de développer le commerce entre les îles des différents archipels. Son association avec le Français Dutrou-Bornier, qui règna sans partage sur l'île de Pâques de 1870 à 1876, lui permit d'obtenir de la main-d'oeuvre bon marché, ses employés pascuans étant traités comme des esclaves, et ses navires transportant les cargaisons issues des produits exploités à grande échelle sur l'île de Pâques, comme la laine de mouton (14 000 têtes).
BYRNE Joseph Charles : Irlandais, capitaine du navire esclavagiste "Adelante", il fait escale à l'île de Pâques le 13 septembre 1862. Après plusieurs raids menés dans les îles de Polynésie, il ramène à son bord 266 esclaves îliens qui seront vendus à Callao au Pérou pour les exploitations de guano des îles Chincha.
CAMPBELL BATISTA Ramon (1911-2000) : musicien et compositeur de musique chilien, il se passionna pour la culture rapanui de l'île de Pâques, passant plusieurs années à répertorier les ahu-moai intérieurs délaissés par le père Sebastian Englert dans sa classification, notamment dans son livre "Mito y realidad de Rapanui", 1974 (en ligne sur Internet, avec de nombreux dessins).
CASTILLA Y MARQUESADO Ramon (1797 - 1867) : président (caudillo) du Pérou à plusieurs reprises, il autorisa les marchands d'esclaves de Callao à mener des raids dans les îles du Pacifique pour alimenter en main-d'oeuvre les exploitations de guano des îles Chincha, suite à l'abolition de l'esclavage au Pérou en 1854. La population de l'île de Pâques fut durement touchée et presque entièrement décimée par cette décision. Plus de 20 navires esclavagistes débarquèrent sur l'île entre le 15 juin 1862 et le 18 août 1863, capturant près de 1 400 Pascuans, soit 35 % de la population totale, sans compter les milliers d'habitants des îles du Pacifique qui subirent le même sort. La plupart ne survivront pas à cet enfer. Lorsque l'Espagne occupa les îles Chincha le 14 avril 1864, les rares îliens survivants furent rapatriés sur le continent, souffrant pour la plupart de la variole et de syphilis. Leur retour dans leurs îles respectives à la demande de l'évêque de Tahiti Mgr Jaussen faillit décimer presque complètement la population des îles concernées, comme à l'île de Pâques et aux Marquises (où la population passa de 50 000 à 2 000 habitants).
CAUWE Nicolas (1961) : archéologue belge, spécialiste de l'île de Pâques.
CLARK Bouverie Francis (1842-1922) : capitaine de la Royal Navy et futur vice-amiral, il mouille devant l'île de Pâques le 16 juin 1882. Il rencontre le nouveau seigneur de l'île, Alexander Salmon, qui, à part quelques colons venus de Tahiti, est le seul Européen (métis par sa mère tahitienne) présent. Le Pérou n'ayant jamais donné suite à l'annexion de 1770 par Felipe Gonzalez de Haedo, le commandant Clark proposa à l'Amirauté de créer un protectorat britannique sur l'île, mais il ne reçut pas de réponse.
COOK James (1728-1779) : capitaine de la Royal Navy , explorateur et cartographe de talent, il est le premier Européen à débarquer sur la côte Est de l'Australie, en Nouvelle-Calédonie, aux îles Sandwich du Sud et à Hawaï. Au cours de sa 2e expédition autour du monde et dans le Pacifique sud pour la Royal Society, il visite l'île de Pâques entre le 13 et le 17 mars 1774, avec deux navires, le HMS "Resolution" et le HMS "Adventure" (un trois-mâts barque de la Royal Navy, capitaine Tobias Furneaux, un ancien lieutenant de Samuel Wallis), qui mouillent dans la baie d'Hanga Roa. Il est accompagné par Reinhold Forster et son jeune fils Georg, et par le peintre paysagiste William Hodges, dont les dessins immortaliseront les mystérieux moais (encore dressés, comme le moai de l'ahu Tautira) et les portraits des Pascuans de l'époque et de leurs habitudes vestimentaires. Il périra le 14 février 1779 lors de sa troisième expédition, massacré sur l'île de Hawaï (anc. îles Sandwich).
COOKE George H. (1836-1924) : George Henry Cooke, chirurgien à bord de l'USS Mohican lors de l'expédition scientifique américaine à l'île de Pâques, financée par la Smithsonian Institution, du 19 au 31 décembre 1886, sous la direction de l'intendant William J. Thomson.
CORNEJO Hernan : Gouverneur militaire chilien de l'île de Pâques entre 1934 et 1935, ainsi qu'en 1937.
CRISTINO Claudio : archéologue chilien, il participa en 1976 avec sa collègue Patricia Vargas à la restauration du site d'Orongo, là où se déroulait le culte sacré de l'homme-oiseau (Tangata manu). Il fut nommé responsable des fouilles et de la restauration de l'ahu Tongariki (1994-1995) dont les ruines avaient été balayées par un tsunami en 1960 et les moais (couchés) dispersés. Ces fouilles ont révélé 17 statues moais de plus que les quinze érigées sur l'ahu, et 140 squelettes humains, surtout des enfants.
CUMING Hugh (1791-1865) : naturaliste britannique, il fait escale à l'île de Pâques en 1831 à bord du schooner Discoverer, notant le bon entretien des plantations par la population de l'île.
INDEX DES PERSONNALITES (2)
DAUDE Jean-Hervé : sociologue québécois, écrivain et chercheur, spécialiste de l'île de Pâques. Il met gracieusement à disposition sur Internet un site d'informations avec le compte-rendu de ses recherches.
DAVIS Edward : flibustier, boucanier ou corsaire, il fut l'un des membres des pirates du Panama qui écumèrent les Caraïbes à la fin des années 1670. Né d'ancêtres flamands, à l'occasion équipier des pirates John Cooke, Lionel Wafer ou François Grognier, son nom est resté dans l'histoire pour avoir probablement été le premier Européen à entrevoir l'île de Pâques vers 1686-1687, comme skipper du "Batchelor' Delight", qui faisait route des Galapagos vers la Terre de Feu. (récit d'après le compte-rendu du boucanier anglais William Dampier et le journal personnel de Lionel Wafer)
DE AGUERA Y INFANZON Francisco : chef pilote de la frégate "Santa Rosalia", l'un des deux navires espagnols de l'expédition commandée par Felipe Gonzalez de Haedo, qui accosta à l'île de Pâques entre le 15 et le 21 novembre 1770, la deuxième expédition européenne connue à avoir visité l'île, au nom du vice-roi du Pérou Manuel de Amat y Junient. Francisco de Agüera va dessiner la première carte de l'île, et élaborer le premier lexique de mots en langue haumaka (rapanui) dans son journal de bord, confirmant que des caciques ou chefs (arikis) ont signé avec leur propre écriture (rongo-rongo ?) l'acte de cession de l'île à l'Espagne, en date du 20 novembre 1770. Une écriture élaborée probablement à la suite de la rencontre avec Jakob Roggeveen en 1722, les Haumakas s'étant sans doute aperçus qu'on pouvait transcrire des mots avec des symboles écrits.
DE AGUIRRE Antonio (esclavagiste) : capitaine du navire "Cora", il participa au raid du 23 décembre 1862 lancé par une flottille de 8 bateaux esclavagistes dirigés par Juan Maristany contre l'île de Pâques, avec le plein accord du président péruvien Ramon Castilla désireux de fournir de la main-d'oeuvre bon marché aux exploitations des gisements de guano des îles Chincha. Attirés dans un piège par un concert d'accordéons et la vente de verroterie, 349 Haumakas furent capturés et réduits en esclavage. Aguirre s'empara du fils de l'ancien roi Nga' Ara, Manu Rangi, âgé de six ans, avec 6 autres habitants, mais heureusement son navire fut capturé par le Polynésien Mairoto et ramené à Tahiti, ou le jeune prince put être libéré.
DE LAPELIN François-Théodore (1812-1888) : amiral français. Commandant de la frégate "La Flore", il débarque sur l'île de Pâques en 1872, avec à son bord un jeune aspirant, un certain Louis Julien Viaud, dit Pierre Loti, entre le 3 et le 8 janvier.
DE LESSEPS Edmond (1815-1868) : diplomate français, consul de France à Lima (Pérou) de 1860 à sa mort. En 1863, il intervient auprès des autorités péruviennes pour faire libérer les habitants des îles du Pacifique capturés par les navires esclavagistes afin d'alimenter en main-d'oeuvre les exploitations de guano des îles Chincha. L'ordre d'intervenir vint de l'empereur Napoléon III lui-même, prévenu par l'évêque de Tahiti Etienne Jaussen de ce scandale et de la tragédie frappant les populations des îles Marquises et de l'île de Pâques. Quand l'ordre de libération fut signé, il ne restait qu'une centaine de Haumakas survivants, qui furent rapatriés par bateau. 85 d'entre eux moururent de la variole au cours du voyage et 15 seulement purent revoir leur terre natale. Mais porteurs eux aussi de maladies, ils contaminèrent ceux qui avaient eu la chance d'échapper aux raids esclavagistes de 1862-1863, tous comme pour les îles Marquises dont la population fut décimée suite au retour de leurs compatriotes rescapés atteints par la petite vérole (la variole).
DOMINGUEZ VILLAR Lorenzo (1901-1963) : sculpteur chilien très prolifique, il s'intéressa aux cultures d'Amérique du Sud et de l'île de Pâques, où il passa plus d'une année, de janvier 1960 à février 1961, photographiant les pétroglyphes et les moais de la carrière du volcan Rano Raraku (photos en ligne sur Internet).
DRAPKIN Israel : physicien et docteur chilien qui participa à la mission scientifique mise au point par l'archéologue belge Henri Lavachery et l'ethnologue français Paul Rivet, directeur du Musée d'Ethnographie du Trocadéro (MET, futur Musée de l'Homme) en 1934-1935, avec à la tête de la mission française l'anthropologue d'origine suisse Alfred Métraux. Il prodigua des soins aux Rapanui affectés notamment par la lèpre. Il découvrit aussi que probablement, seulement 159 Pascuans sur les 456 habitants de l'île avaient des ancêtres originaires de l'île de Pâques.
DUCHE DE VANCY Gaspard (1756-1788) : artiste officiel de l'expédition scientifique autour du monde commandée par le comte François de La Pérouse en 1785-1788, mandatée par le roi Louis XVI. Auteur d'un portrait de la reine Marie-Antoinette, elle l'aurait recommandé pour participer à l'expédition. Le 9 avril 1786 il débarque sur l'île de Pâques au côté de La Pérouse, réalisant dessins et croquis des grandes statues appelées moais dressées sur des plates-formes (ahu), ainsi que des portraits des Haumakas venus les accueillir. Grâce à la prévoyance de La Pérouse, ses dessins seront sauvés du naufrage des frégates "La Boussole" et "L'Astrolabe" sur les récifs de Vanikoro, tous les membres de l'expédition disparaissant dans cette tragédie, et ils apportent encore aujourd'hui une lumière sur la vie des Rapanui de l'époque (visibles sur Internet).
DUFRENE Jean-Nicolas (1747-1812) : naturaliste français et chroniqueur de l'expédition d'exploration autour du monde commandée par le comte François de La Pérouse, mandatée par le roi Louis XVI en 1785-1788. Débarqué à Macao le 1er février 1787 sur ordre de La Pérouse pour qu'il puisse rapporter le journal de bord de la première partie du voyage au roi de France, c'est grâce à lui que nous pouvons aujourd'hui connaître le récit de l'expédition à l'île de Pâques le 9 avril 1786, à bord des frégates "La Boussole" et "L'Astrolabe", qui firent naufrage sur les récifs de Vanikoro mi-juin 1788, ne laissant aucun survivants.
DUPETIT-THOUARS Abel (1793-1864) : navigateur et explorateur français. En 1838, il mouille devant l'île de Pâques, sans y débarquer, lors de son tour du monde à bord de la frégate "La Vénus" (1836-1839) qu'il commande comme capitaine de vaisseau. Il se contente de recevoir à son bord la visite de quelques Pascuans. Dans son journal de bord, Dupetit-Thouars signale avoir aperçu des statues encore debout sur la côte ouest, sans doute l'un des derniers visiteurs occidental a avoir vu des moais dressés sur leurs plates-formes (ahu). En août 1842, il va annexer les îles Marquises pour la France.
DUTROU-BORNIER Jean-Baptiste (1834-1876) : capitaine au long cours à bord du "Tampico" en 1865, après avoir été volontaire durant la guerre de Crimée, il transporte à l'île de Pâques depuis Tahiti les pères Théodule Escolan et Gaspard Zumbohm le 6 novembre 1966, venus en renfort travailler à la mission fondée par le frère Eugène Eyraud. Il revient à bord de la goélette "Aorai" accompagné de son compatriote Pierre Mau, charpentier sur son ancien trois-mâts, et s'installe définitivement sur l'île de Pâques en avril 1868. Il introduit le commerce de la laine et tente de transformer l'île en ranch à moutons. Au début, il entretient de bons rapports avec les missionnaires, assistant même aux derniers moments d'Eugène Eyraud décédé le 19 août 1868. Il prend alors la tête du Conseil de Gouvernement le 3 septembre 1868, créé avec l'accord des missionnaires qui souhaitaient que l'ordre revienne sur l'île, la population, privée de son aristocratie décimée par les esclavagistes, ne sachant plus trop quoi faire et se comportant de manière irrationnelle. Mais, devant les rétiscences des missionnaires à son projet d'élevage, il finit par prendre la tête d'une partie des habitants et attaque la mission avant de s'emparer du pouvoir, s'autoproclamant roi en 1870. Décimés par la petite vérole et par la tuberculose, la plupart des Pascuans ayant survécu à l'esclavage dans les exploitations de guano du Pérou, acceptent de quitter leur île pour Mangareva et Tahiti à la suite des missionnaires qui abandonnent le terrain à Dutrou-Bornier. Il ne reste plus que 230 habitants, et il peut enfin réaliser son projet, cultures maraîchères et élevage de moutons pour le compte de la firme Salmon-Brander, de Tahiti. Violent et sans scrupules, il épouse une princesse haumaka, Pua' Aku Renga, dite Koreto (Colette), en fait sa reine, et réduit une partie de la population en esclavage pour les envoyer dans les plantations de son associé John Brander à Tahiti, où ils périront de maladies ou du mal de vivre. A sa mort, victime d'une chute de cheval un soir de beuverie (ou d'un assassinat), le 6 août 1876, il ne restait plus que 111 habitants sur l'île (en 1877), la plupart des Haumakas partis en exil à Mangareva ou à Tahiti, préfèreront demeurer sous la protection de l'évêque de Tahiti Mgr Jaussen, plutôt que de revenir sur l'île de leurs ancêtres qu'ils ne reconnaissent plus. Sa veuve Koreto se retire sur ses terres de Mataveri sans plus se mêler des problèmes de l'île, qui passera en 1888 sous souveraineté chilienne.
EDMUNDS Henry Percival (1878-1958) : directeur de la maison Williamson et Balfour, une entreprise écossaise installée sur l'île de Pâques qui s'est vue confier en 1888 par le gouvernement chilien l'exploitation des ressources agricoles de l'île, et ce jusqu'en 1953, au détriment de la population rapanui cantonnée à Hanga Roa derrière des barbelés, pendant que les moutons broutaient tranquillement sur tout le reste de l'île, achevant de détruire la végétation locale endémique.
EECKHOUT Peter : archéologue belge, de l'Université libre de Bruxelles. Il présente une série de documentaires sur Arte, "Enquêtes archéologiques", notamment sur l'île de Pâques.
ENGLERT Sebastian (1888-1969) : né Anton Franz Englert à Dillingen en Bavière, le père Sebastian était un missionnaire capucin, de l'ordre des franciscains, et un ethnologue et linguiste de renom. Après avoir été chapelain dans l'armée allemande durant la première guerre mondiale, en France et en Belgique, il est nommé en 1922 vicaire apostolique en Arauncanie (Chili), à Villarica et à Pucon, où il s'intéressa à la culture des Mapuches. En 1935 et ce jusqu'à sa mort, il dirige la mission créée par le père Eyraud sur l'île de Pâques. Passionné par la culture rapanui, il rédige dès 1939 la première étude complète des ahu (plates-formes qui soutiennent les fameuses statues appelées moais), ainsi qu'un dictionnaire de traduction et une grammaire rapanui, dans son livre "La Tierra de Hotu Matu'a, historia y etnologia de la isla de Pascua.Gramatica y Diccionario del antiguo idioma de la isla". Très respecté par tous, il facilita l'entreprise du Norvégien Thor Heyerdahl lors de la mission scientifique de 1955-1956. A sa mort en 1969, une dalle de pierre est érigée près de l'église d'Hanga Roa destinée à rappeler sa mémoire, sur laquelle est inscrit "Hablaba nuestra lengua" ("Il parlait notre langue"), et les Pascuans donnèrent son nom au musée de l'île, le Museo Antropologico Padre Sebastian Englert.
ESCOLAN Théodule (1818-1904) : frère convers de Picpus, il arrive à Tahiti en 1865. Il est envoyé en renfort à la mission de l'île de Pâques, dirigée par le frère Eugène Eyraud, en compagnie du père Gaspard Zumbohm, où ils débarquent du voilier "Tampico" le 7 novembre 1866. Les missionnaires, qui tentent d'aider la population rapanui encore traumatisée par les razzias lancées contre elle par des esclavagistes sans scrupules en 1862-1863, se heurtent rapidement au nouveau seigneur de l'île, un Français nommé Jean-Baptiste Dutrou-Bornier (avec qui ils étaient arrivés à bord du "Tampico") qui veut à tout prix étendre son projet d'élevage de moutons à grande échelle sur toute l'île, au détriment de la population. Après l'attaque de la mission par Dutrou-Bornier, Théodule Escolan et le père Hyppolite Roussel quittent l'île de Pâques pour Mangareva et Tahiti (en Polynésie) avec un groupe de 277 fidèles pascuans, le 4 avril 1871, soit près de la moitié de la population. Après la mort de Dutrou-Bornier, il ne restera en 1877 que 111 Pascuans vivant sur l'île, divisés en 36 familles d'origine. Une partie des exilés pascuans iront travailler dans les plantations de John Brander (l'associé de Dutrou-Bornier), et beaucoup d'entre eux y mourront de maladies ou du mal du pays.
EYRAUD Eugène 1820-1868) : missionnaire français, membre de la congrégation des Pères de Picpus. Premier européen à s'installer sur l'île de Pâques, il quitte le Chili pour Tahiti en 1862. Le 21 novembre 1863, il quitte Papeete et reprend la mer à bord de la goelette "Suerte" commandé par le capitaine Bymes, et débarque à Hanga Roa le samedi 2 janvier 1964. Livré à lui-même, avec le concours de Pana, un Haumaka libéré d'un bateau négrier, il essaie en vain de convertir la population au christianisme. Mais les malheureux pascuans ayant échappé aux razzias des esclavagistes en 1862-1863 sont devenus méfiants, et le frère Eyraud doit quitter l'île au bout de neuf mois, victime de brimades de toutes sorte, pour être rapatrier au Chili le 11 octobre 1864 à bord de la goélette Teresa Ramos, accueilli par le frère Barnabé Castan qui se trouve sur le navire. Dix-sept mois plus tard, le 25 mars 1866, il revient s'installer définitivement sur l'île de Pâques, en compagnie du père Hyppolite Roussel et de trois frères polynésiens originaires des Gambier. Après maintes difficultés, et le renfort des pères Théodule Escolan et Gaspard Zumbhom, arrivés le 7 novembre 1866 à bord du "Tampico" (un voilier appartenant à Dutrou-Bornier), il finit par obtenir la conversion de tous les habitants de l'île, les derniers acceptant le baptême le 14 août 1868. Quelques jours plus tard, le 19 août,Eugène Eyraud succombe dans son lit à la tuberculose, veillé par ce Français nouvellement installé sur l'île de Pâques, Jean-Baptiste Dutrou-Bornier, qui avait accompagné les pères Escolan et Zumbhom deux ans plus tôt, et dont les futurs projets d'exploitation de l'île et de sa population n'allaient pas tarder à se heurter à la non-coopération des missionnaires.
FERDON Edwin (1913-2002) : ethnologue américain qui participa à l'expédition scientifique dirigée par le Norvégien Thor Heyerdahl à l'île de Pâques en 1955-1956.
FIGUEROA Gonzalo (1931-2008) : archéologue chilien. A 24 ans, il participe à l'expédition scientifique organisée à l'île de Pâques par le Norvégien Thor Heyerdahl, en 1955-1956. En 1960, il revient sur l'île en compagnie de l'archéologue américain William Mulloy avec qui il entreprend la restauration de l'Ahu Akivi (Atio) et de ses sept moais restant (le 8e se trouvant sur la place Hotu Matu'a à Hanga Roa depuis 1938) tournés vers la mer. En 1967-1968, c'est au tour de l'ahu-moai Ko Te Riku d'être restauré, au coeur du centre cérémoniel de Tahai, près d'Hanga Roa. En 1968, la copie d'un pukao sera ajoutée pour coiffer la statue, à la demande du photographe de "Paris Match" Tony Saulnier et du reporter Hubert Herzog (le frère du ministre), pour une séance photo destinée à faire la publicité de l'île en France (les deux journalistes périront le 6 mars 1968 lors de leur voyage de retour à bord du vol 212 d'Air France qui se crash en Guadeloupe). Cette restauration sera complétée en 1990 à des fins touristiques, des yeux en corail blanc et tuf rouge sont ajoutés à la suite de la découverte de l'archéologue Sergio Rapu en 1978 (qui restaurait avec Sonia Haoa l'ahu Nau Nau à Anakena).
FLENLEY John : biogéographe néo-zélandais, il apporta la preuve que des forêts luxuriantes avec d'innombrables palmiers géants avaient recouvert l'île pendant des milliers d'années (avec des pollens préservés dans des sédiments lacustres, cf Hanna Bloch, National Geographic). Ces forêts n'auraient fait place à des prairies qu'après l'arrivée des Polynésiens (Haumakas), vers l'an 800 de notre ère.
FLEURIOT DE LANGLE Paul (1744-1787) : officier de marine issu d'une famille de la noblesse bretonne, le vicomte de Langle est choisi comme second lors de l'expédition d'exploration autour du monde commandée par son ami le comte François de La Pérouse en 1785-1788, mandatée par le roi Louis XVI désireux de contrecarrer l'expansion britannique dans les mers du Pacifique à la suite des découvertes du capitaine James Cook. Commandant de la frégate "L'Astrolabe" (ex-"L'Autruche"), il quitte Brest le 1er aoùt 1785 en compagnie de "La Boussole", la seconde frégate de l'expédition commandée par La Pérouse. Lors de l'escale à l'île de Pâques le 9 avril 1986, qu'il a visité, il note dans son journal que certaines des statues appelées moais sont renversées, et d'autres encore debout sur leurs plates-formes (ahu) à moitié ruinées, et que les habitants d'un même district se partagent en commun les productions de de la terre. Il connaîtra une mort tragique le 9 décembre 1787 sur l'île de Tutuila (Samoa américaines, appelée Maouna par La Pérouse), massacré par les indigènes avec le botaniste Robert de Lamanon et une dizaine de marins de l'équipage.
FORSTER Georg Adam (1754-1794) : naturaliste et ethnologue allemand. Il participe comme dessinateur à la 2e expédition autour du monde dirigée par le capitaine James Cook pour la Royal Society, au côté de son père Reinhold. Parti de Plymouth le 13 juillet 1772 à l'âge de 17 ans, il visite l'île de Pâques entre le 13 et le 17 mars 1774. Il est chargé de dessiner les animaux et les plantes du Pacifique.
FORSTER Johann Reinhold (1729-1798) : naturaliste allemand. Il participe à la 2e expédition autour du monde dirigée par le capitaine James Cook pour la Royal Society, au côté de son fils Georg qu'il fait engager comme dessinateur. Parti de Plymouth le 13 juillet 1772, il visite l'île de Pâques entre le 13 et le 17 mars 1774.
GANA Ignacio Luis : capitaine de marine à bord de la corvette "O'Higgins" sur laquelle sont formés les cadets de la marine chilienne, il participe à la première mission scientifique (et d'observation) envoyée par le Chili sur l'île de Pâques, sous le commandement du capitaine José Anacleto Goñi entre le 22 et le 29 janvier 1870, dont il publiera les résultats ("Descripcion cientifica de la Isla de Pascua", 1870).
GEISELER Wilhelm (1847-1891) : capitaine-lieutenant à bord de la canonnière allemande SMS "Hyäne" ("Hyène"), il dirige en 1882 une mission scientifique sur l'île de Pâques pour le compte des musées royaux prussiens à Berlin, du 19 au 23 septembre. Il réalise des relevés archéologiques et ethnographiques, listant les noms rapanui de certains moais, les statues géantes de l'île, avec l'aide des anciens pascuans ayant survécu aux raids esclavagistes de 1862-1863.
GJESSING Gutorm (1906-1979) : archéologue norvégien qui participa à l'expédition de Thor Heyerdahl à l'île de Pâques, du 27 octobre 1955 au 6 avril 1956.
GONI PRIETO José Anacleto (1817-1886) : Capitaine de marine et futur vice-amiral. Commandant de la corvette O'Higgins, un navire destiné à former les cadets de la marine chilienne, il dirige en 1870 la première mission scientifique (et d'observation) sur l'île de Pâques, du 22 au 29 janvier, secondé par le capitaine Ignacio Luis Gana et le docteur.Tomas Guillermo Bate. A son bord, les lieutenants Arturo Prat et Luis Uribe, futurs héros de la guerre du Pacifique (1879). Il arrive sur l'île à un moment où des troubles agitent la population, divisées entre les partisans du Français Dutrou-Bornier soutenu par Torometi, et ceux défendant les missionnaires catholiques installés à Hanga Roa, dirigés par le père Hyppolite Roussel. Les deux partis essaient de se concilier les représentants chiliens, qui recevront en cadeaux des tablettes gravées d'écriture rongo-rongo de la part des missionnaires, et un bâton gravé lui aussi des mains de Dutrou-Bornier, qui obtint en échange de l'outillage et de la poudre pour son canon, dont il se servira contre la tribu d'Hanga Roa.
GONZALEZ DE HAEDO Felipe 1702-1792) : navigateur et cartographe espagnol Felipe Gonzalez de Haedo (ou Ahedo) mena une expédition d'exploration vers l'île de Pâques en 1770 pour le compte du vice-roi du Pérou Manuel de Amat y Junient, la deuxième expédition connue après celle de Jakob Roggeveen en 1722. L'île Paasch-Eyland est rebaptisée Isla de San Carlos. Cette expédition destinée à explorer le Pacifique sud, partie de Callao au pérou le 10 octobre 1870 pour se terminer le 29 mars 1771. Deux navires pour cette mission : Gonzalez de Haedo à bord du "San Lorenzo" (capitaine Alberto Olaondo, pilote Juan Hervé), et la frégate "Santa Rosalia" commandée par le capitaine Antonio Domonte (chef pilote Francisco de Agüera). Ils arrivèrent en vue de l'île de Pâques le 15 novembre 1770, à 7 heures du matin, et y restèrent six jours, pour repartir le 21 novembre. Gonzalez de Haedo prit le temps d'observer le mode de vie très bien organisé des Haumakas, qu'il considéra plutôt comme un peuple pacifique, structuré et hiérarchisé, avec des caciques ou chefs, des ministres et des prêtres avec des fonctions sacerdotales, possédant même une sorte d'écriture, les rongo-rongo (?). La prise de possession de l'île se fit de manière très protocolaire, Gonzalez demandant aux caciques que soient apposées en signe d'assentiment les signatures des chefs, selon leur propre écriture, en date du 20 novembre 1770, sur la déclaration de cession de l'île à la couronne d'Espagne.
HAMILTON Sue : archéologue et professeur de préhistoire britannique, directrice de l'UCL Institute of Archaeology. Elle a démontré au côté du docteur Colin Richards (université de Manchester) que les chemins tracés à l'île de Pâques avaient une fonction de route cérémoniale ou processionnelle, et qu'ils n'étaient pas destinés aux transports des moais, les statues géantes de l'île, contrairement à la théorie proposée par Thor Heyerdahl.
HAUGLAND Knut (1917-2009) : résistant norvégien pendant la seconde guerre mondiale, il participa comme opérateur radio-navigant au voyage du Kon Tiki au côté de Thor Heyerdahl en 1947, une traversée en radeau entre le Pérou et les Tuamotu réalisée en 101 jours, et bien entendu, il suivit son ami sur l'île de Pâques lors de l'expédition scientifique de 1955-1956.
HEYERDAHL Thor (1914-2002) : anthropologue, navigateur et archéologue norvégien. Devenu célèbre à la suite de son expédition de 1947 à bord du radeau Kon-Tiki, où il tenta de rallier les îles polynésiennes en partant des côtes d'Amérique du Sud pour démontrer les origines amérindiennes du peuplement de l'Océanie, contre la théorie officiellement admise d'un peuplement venu d'Asie du Sud-Est. Parti de Callao au Pérou le 27 avril 1947, avec cinq compagnons, son navigateur Erik Hesselberg (1914-1972), Bengt Danielsson (1921-1997), Knut Haugland (1917-2009), opérateur radio, Torstein Raaby (1918-1964) et Herman Watzinger (1910-1986), ingénieur spécialisé en instrument de mesure. Après un périple de 8 000 kilomètres et plus de trois mois de traversée (101 jours) à travers le Pacifique, ils finirent par arriver dans l'archipel des Tuamotu (Polynésie française), échouant sur un motu inhabité de l'atoll de Raroia le 7 août après avoir heurté un récif. 3 mois de traversée (101 jours). Après avoir mené une campagne de recherches aux îles Galapagos en 1953, il prend la direction d'une équipe de 23 chercheurs, principalement norvégiens, mais aussi trois archéologues américains, William Mulloy (1917-1978), Edwin Ferdon (1913-2002) et Carlyle S. Smith (1915-1993), et deux archéologues chiliens, Gonzalo Figueroa (1931-2008) et Eduardo Sanchez, pour une expédition à grande échelle, aussi bien archéologique, scientifique et ethnologique entre le 27 octobre 1955 et le 6 avril 1956, ce qui allait enfin permettre au monde entier de découvrir cette île de Pâques inconnue et ses statues mystérieuses, les moais. Elle va permettre aussi à la population haumaka, devenu rapanui suite aux métissages successifs entre la population de l'île de Rapa, surnommée "Rapa Iti" (la petite Rapa), dans les îles australes (Polynésie française), pour la distinguer de celle de l'île de Pâques, rebaptisée Rapa Nui (la grande Rapa) pour la circonstance. En effet, les habitants de Rapa, arrivés sur l'île de Pâques à partir de 1864 comme travailleurs agricoles pour remplacer la population haumaka, décimée par les razzias des navires esclavagistes envoyés par le Pérou pour ses exploitations de guano aux îles Chincha en 1862-1863, et par les maladies ramenées sur l'île par les quelques survivants libérés (variole, syphilis, tuberculose...). Les fouilles furent concentrées sur les sites du village d'Orongo (Rano Kau), de l'ahu Vinapu et sur la carrière des moais du volcan Rano Raraku, Thor et son équipe procédèrent à l'excavation des premiers moais pour découvrir la partie cachée des statues géantes. Le célèbre archéologue norvégien fit beaucoup pour une meilleure connaissance de la culture rapanui, malgré ses théories un peu fantaisistes. Il mènera une nouvelle expédition en 1986, et reviendra une dernière fois en 1997 pour tourner un film sur son aventure de 1955-1956. (livres "Aku-Aku, le secret de l'île de Pâques", 1957, et "Ile de Pâques, les mystères dévoilés", 1989).
HINRICHSEN Hinrich Peter : capitaine esclavagiste du "Bella Margarita", il emporta à son bord 154 habitants de l'île de Pâques (142 hommes et 12 femmes) en novembre 1862 pour les vendre à Callao au Pérou, à la demande du président péruvien à la recherche de main-d'oeuvre bon marché pour les exploitations de guano dans les îles Chincha.
HODGES William (1744-1797) : peintre paysagiste anglais qui participa à la 2e expédition autour du monde du capitaine James Cook pour la Royal Society. Lors de l'escale sur l'île de Pâques, entre le 13 et le 17 mars 1774, il immortalise sur ses dessins et ses peintures les mystérieuses statues de l'île (moais) encore dressées, et les portraits des habitants avec leurs habitudes vestimentaires de l'époque, dans un style typiquement romantique, qui feront sensation en Europe (visibles sur Internet).
HOTU MATU'A : dans la mythologie des premiers habitants de l'île de Pâques, les Haumakas, le roi Hotu Matu'a (Ariki-Nui = "grand guerrier"), fils du roi Taane, se serait installé sur l'île de Pâques avec son clan après avoir dû fuir l'île d'Hiva (aux Marquises) suite à une guerre civile. Selon la légende, il envoya sept explorateurs pour trouver une nouvelle terre à peupler, et une fois découverte, il débarqua sur la plage d'Anakena à bord de deux grandes pirogues doubles avec sa famille et sa suite, son épouse, Vakai A'Heva, et sa soeur Ava Rei Pu 'a. L'île prit le nom de Te Kainga a Hotu Matu 'a (Le bout de terre de Hotu Matu'a"). Les six fils du roi Hotu Matu'a furent à l'origine des clans principaux de l'île, les Ko Tu'u Aro (plus connus sous le nom de Longues oreilles). Une seconde vague de colonisation atteignit l'île de Pâques, les Hotu Iti (les Courtes oreilles), qui semblent avoir été réduits en esclavage et utilisés pour la construction des ahu et des moais, ces statues géantes dont l'origine doit remonter au souvenir des tiki polynésiens, mi-homme mi-dieu. Les raids esclavagistes de 1862-1863 et les maladies qui frappèrent les Haumakas décimèrent la population originelle de l'île. L'arrivée de travailleurs agricoles venus de l'île de Rapa dans les îles Australes (Polynésie) à partir de 1864 pour servir dans les plantations et les élevages de moutons des colons modifia radicalement le peuplement de l'île, les Pascuans prirent le nom de Rapanui (peuple de la "grande Rapa"), pour se distinguer des habitants de Rapa (Rapa Iti, la "petite Rapa").
INDEX DES PERSONNALITES (3)
JAUSSEN Etienne (1815-1891) : Florentin-Etienne Jaussen, 1er évêque de Tahiti où il introduit le catholicisme. Plus connu sous le nom de "Tepano", la prononciation de Etienne en Tahitien (à travers l'anglais Stephen), il est envoyé à Valparaiso en 1845, l'antenne chilienne de la congrégation des Sacrés Coeurs de Jésus et de Marie (Pères de Picpus) dans laquelle il fit son noviciat. Originaire de Rocles en Ardèche, missionnaire, ethnologue et linguiste, il arrive à Papeete le 15 février 1849, en tant que vicaire apostolique des îles de la Société. Malgré l'influence du consul britannique (également pasteur) à Tahiti, la reine Pomaré Vahine IV a accepté le protectorat de la France sur Tahiti et Moorea en septembre 1842, ce qui permet à Jaussen d'enseigner le Français aux enfants. Il s'intéresse également aux événements touchant l'île de Pâques, les liens entre Polynésiens et Pascuans se multipliant, influencés par l'augmentation des liaisons maritimes et la présence croissante des navires occidentaux dans la région du Pacifique sud. Il fit connaître au reste du monde le système des signes rongo-rongo de l'île de Pâques, l'écriture sacrée de l'élite haumaka, décimée par les raids des navires esclavagistes autorisés à partir de 1862 par le président du Pérou Ramon Castilla qui souhaite trouver de la main-d'oeuvre bon marché pour exploiter gisements de guano des îles Chincha. Nombre d'îliens des îles du Pacifique subirent le même sort, au grand désarroi des missionnaires venus évangéliser la région. Son intervention en 1864 auprès du gouvernement péruvien (avec le soutient du consul de France à Lima Edmond de Lesseps) pour que cesse les razzias et l'esclavage sont à l'origine de la découverte des rongo-rongo. Les Pascuans reconnaissant lui offrir en 1868 l'une de ces étranges planchettes en bois gravée de ces curieuses inscriptions. Après les ravages provoqués par l'aventurier français Dutrou-Bornier qui met l'île de Pâques et sa population en coupe réglée avec une grande violence, s'attaquant même à la mission catholique qui refuse son projet d'élevage de moutons à grande échelle, il fait évacuer les missionnaires en 1871 et recueille à Tahiti une grande partie de la population haumaka, déjà très affaiblie par les raids esclavagistes et les épidémies de tuberculose, variole et autres maladies vénériennes rapportées par les rescapés ayant survécus aux exploitations des gisements de guano du Pérou. En 1877, il ne reste plus que 111 habitants sur l'île de Pâques.
KAI MAKO' I ITI (xxxx-1862) : Kaimakoi, roi (Ariki-Nui = "grand guerrier") de l'île de Pâques entre 1859 et 1862, succède à Nga' Ara. Il est capturé et avec son fils Maurata lors d'un raid lancé par des navires esclavagistes, avec l'aval du président péruvien Ramon Castilla qui avait besoin de main d'oeuvre bon marché pour les exploitations de guano des îles Chincha après l'abolition de l'esclavage au Pérou en 1854. Lui et son fils y trouveront sans doute la mort, assassinés ou de maladie. Son autre fils, Manu Rangi (Grégorio Rokoroko He Tau), sera sauvé et libéré, avant d'être adopté par le père Hyppolite Roussel en 1866.
KORETO (v.1849-v.1890) : princesse haumaka, Pua' Aku Renga, dite Koreto (Colette) après son baptême. Elle épouse le commerçant français Jean-Baptiste Dutrou-Bornier qui la nomme reine après avoir chassé les missionnaires de l'île de Pâques. A la mort de son époux, assassiné un soir de beuverie le 6 août 1876, elle se retire avec ses deux filles sur ses terres de Mataveri, confiant la couronne à l'une de ses filles tout en conservant la régence de l'île. Défendant la mémoire de son époux, pourtant haï par la plupart des survivants pascuans, elle demande à la France de prendre l'île de Pâques sous son protectorat, profitant de l'arrivée en 1877 de l'aviso français Seignelay, commandé par le capitaine Hyacinthe Aube. A son bord, le savant et explorateur français Alphonse Pinart qui profite de cette escale pour rendre visite à la reine le 2 avril. Mais finalement, le gouvernement français n'est pas intéressé, et c'est le Chili qui annexera l'île de Pâques le 9 septembre 1888.
LAFONTAINE Paul-Emile (1829-1886) : officier de marine et écrivain français. Lieutenant de vaisseau à bord du croiseur "Seignelay" commandé par le capitaine Hyacinthe Aube, entre 1875 et 1879. Parti de Toulon, il fit escale sur l'île de Pâques le jour de Pâques 1877, le 1er avril. Il racontera dans son journal le récit de cette expédition réalisée entre 1875 et 1879 (retrouvé récemment, il est publié en 2006 sous le titre "Campagne des mers du Sud").
LA PEROUSE Jean-François de Galaup (1741-1888) : officier de marine et explorateur français. Le courage et les nombreux succès du comte Jean-François de La Pérouse face aux Britanniques le font remarquer par le ministre de la marine, le marquis de Castries, et par le roi Louis XVI, pour diriger une expédition autour du monde visant à compléter les découvertes du capitaine James Cook dans les eaux du Pacifique sud et à contrecarrer ainsi la mainmise britannique sur cette vaste région. Capitaine de vaisseau, il est promu brigadier des armées navales en juillet 1785, et se voit confier par Charles Claret de Fleurieu (directeur des ports et arsenaux) deux frégates, "la Boussole" (ex- "Le Portefaix"), dont il sera le capitaine, et "L'Astrolabe" (ex-"L'autruche"), commandée par son ami le vicomte Paul Fleuriot de Langle, fort apprécié pour ses connaissances en mathématique et en Astronomie. Partie de Brest le 1er août 1785, l'expédition, composée de 220 hommes, se terminera tragiquement à la mi-juin 1788 aux alentours de l'archipel des îles Santa Cruz, sur les récifs entourant l'île de Vanikoro (îles Salomon), les deux frégates sombrant dans un naufrage, ne laissant que peu de doutes quant au sort des équipages. Mais cette expédition fut toutefois riche en enseignement. Le 9 avril 1786, La Pérouse et ses frégates arrivent en vue de l'île de Pâques. Accompagné d'officiers et de scientifiques, il les charge d'explorer l'intérieur de l'île et les alentours de la baie de Cook durant quelques heures, apportant une mine d'informations sur la vie des Pascuans de cette époque. le dessinateur de l'expédition, Duché de Vancy, fit des croquis des grandes statues appelées moais dressées sur des plates-formes (ahu). Malgré les efforts de La Pérouse et des membres de l'expédition pour se concilier la population, l'hostilité des Haumakas les oblige à écourter l'exploration de l'île. Au fur et à mesure de la progression de l'expédition dans son tour du monde, La Pérouse charge ses hommes de confiance de ramener en France ses notes de voyages pour en informer le roi Louis XVI. A Macao, le 1er février 1787, Il débarque le naturaliste et chroniqueur de l'expédition Jean-Nicolas Dufresne pour qu'il puisse rapporter le journal de bord de la première partie du voyage. Faisant relâche au Kamtchatka du 6 au 29 septembre 1787, c'est au tour de Barthélémy de Lesseps (oncle de Ferdinand), l'interprète en franco-russe de l'expédition, d'être chargé de rapporter par voie de terre via la Sibérie les notes, études, dessins et spécimens déjà recueillis. Après une escale à Botany Bay en Australie le 26 janvier 1788, il confie aux Britanniques ses journaux et lettres avant de repartir vers sa destinée tragique qui s'achèvera sur les récifs de Vanikoro.
LAVACHERY Henri (1885-1972) : archéologue et philologue belge. Il participe à une mission scientifique sur l'île de Pâques pour le Museum d'histoire naturelle de Paris, qu'il met au point avec l'ethnologue français Paul Rivet, directeur du Musée d'Ethnographie du Trocadéro (MET, futur Musée de l'Homme) en 1934-1935. A la tête de la mission française, l'anthropologue d'origine suisse Alfred Métraux, qui va remplacer l'archéologue français Louis-Charles Watelin, décédé d'une pneumonie lors d'une excursion en Patagonie chilienne, au cours du voyage aller. L'expédition, partie de Lorient le 2 mars 1934 (sans Lavachery qui la rejoint in-extremis à Lima), arrive sur l'île de Pâques le 24 juillet 1934, à bord d'un navire aviso colonial de la marine française, le "Rigault de Genouilly", dont c'était le premier voyage. le retour se fit avec le navire-école belge "Mercator", un trois-mâts goélette belge gréé en barquentine, le 3 janvier 1935. Il ramène à son bord la statue d'un moai, le dieu des pêcheurs de thon Pou Hakanononga, avec l'autorisation du gouvernement chilien. Cette statue colossale, l'une des plus anciennes de l'île, a été découverte à moitié enterrée près du village d'Hanga Roa. Elle est aujourd'hui exposée au musée du Cinquantenaire à Bruxelles. Un documentaire de l'expédition à été tourné en 1935, réalisé par John Fernhout, sous le titre "L'Ile de Pâques" (en ligne sur Vimeo). La France de son côté obtint de pouvoir emporter une tête de moai provenant de l'ahu Nau Nau, sur la plage d'Anakena, aujourd'hui exposée au Louvre à Paris, dans la galerie du Pavillon des Sessions, annexe du musée du quai Branly. Lavachery apprit le métier de chercheur au contact d'Alfred Métraux, et en 1939, il publie un magnifique recueil sur l'art rupestre de l'île de Pâques.
LAVACHERY Thomas (1966) : écrivain belge, petit-fils de l'archéologue Henri Lavachery. Cinéaste, il tourne en 2002 un documentaire sur son grand-père (qui participa à une expédition sur l'île de Pâques en 1934-1935), "L'homme de Pâques".
LISIANSKY Yuri (1773-1837) : navigateur et explorateur russe. Capitaine du sloop Neva, il fait escale à l'île de Pâques entre le 16 et le 24 avril 1804. Il peut observer des statues géantes (moais) dressées sur la côte (Lisyansky, ou Lisjansky)
LOTI Pierre (1850-1923) : écrivain et officier de marine français, né Louis Julien Viaud. A la fin de l'année 1871, il embarque à Valparaiso à bord de la frégate "La Flore" comme aspirant, commandée par le contre-amiral de Lapelin qui fait route vers Tahiti. Il découvre l'île "La Flore" fait escale, entre le 3 et le 8 janvier 1872. A l'époque, le Français Dutrou-Bornier y règne en souverain absolu, de Pâques, où les missionnaires ont dû fuir vers Tahiti avec une partie de la population rapanui. Son journal illustré par des dessins dede l'île et de ses habitants, relate une excursion vers le volcan Rano Ranoku. Ses commentaires sont plutôt méprisants à l'égard des statues tombées à terre pour la plupart. Il relata dans son livre "L'île de Pâques. Journal d'un aspirant de La Flore" (dessins en ligne sur Internet), l'histoire de l'embarquement d'une tête de moai monumentale de 1,84 m, que les marins durent découpée pour pouvoir la monter à bord. D'abord conservée à la galerie de minéralogie du Muséum National d'Histoire Naturelle, elle séjourna ensuite au musée de l'Ethnographie, et fut exposée au Musée de l'Homme à partir des années 1930. Aujourd'hui, elle est exposée au musée du quai Branly à Paris, après sa restauration en 2004.
MACMILLAN BROWN John (1845-1935) : botaniste néo-zélandais et professeur à Christchurch en Nouvelle-Zélande, il débarque sur l'île de Pâques à 76 ans pour y rester 5 mois, logeant chez le directeur de Williamson et Balfour Henry Percival Edmunds à Mataveri.
MANU RANGI (v.1855-1867) : fils du roi haumaka Kai Mako' I Iti (Kaimakoi), du clan Miru o Toko Te Rangi. Il fut enlevé à six ans par le capitaine du navire esclavagiste "Cora", Antonio de Aguirre, lors du raid d'une flottille de 8 vaisseaux dirigée par Juan Maristany. Heureusement, le navire d'Aguirre fut capturé par le Polynésien Mairoto et ramené à Tahiti, ou le jeune garçon put être libéré. Ramené sur l'île de Pâques par le frère Eugène Eyraud, Manu Rangi, reçu le prénom de Grégorio (Rokoroko He Tau) lors de son baptême. L'héritier royal est adopté en septembre 1866 par le père Hyppolite Roussel, suivant en cela une coutume polynésienne.
MARISTANY GALCERAN Juan (1832-1914) : esclavagiste espagnol, le capitaine du "Rosa y Carmen" dirigea le raid du 23 décembre 1862 contre la population de l'île de Pâques à la tête d'une flottille de 8 bateaux : le "Rosa y Carmen", le "Hermosa Dolores" (capitaine Garay), le "José Castro" (capitaine Acevedo), le "Cora" (capitaine de Aguirre), le "Rosa Patricia" (capitaine Bollo), le "Carolina" (capitaine Morales), le "Guillermo" (capitaine Campbell) et le "Micaela Miranda" (capitaine Carcamo). Attirés dans un piège par un concert d'accordéon et la vente de verroterie, 349 Haumakas sont capturés et réduits en esclavage. La plupart d'entre eux, vendus à Callao au Pérou à des exploitations de guano aux îles Chincha à l'instigation du président péruvien Ramon Castilla, ne survécurent pas à cet enfer.
MAU Pierre : charpentier de marine à bord du "Tampico", le trois-mâts de Dutrou-Bornier, il tente de s'installer sur l'île de Pâques lors du retour définitif de ce dernier sur l'île en avril 1868, à bord de la goélette "Aorai", mais il repartira en 1869, revendant ses biens aux missionnaires.
METRAUX Alfred (1902-1963) : anthropologue d'origine suisse. Il participe à une mission scientifique sur l'île de Pâques pour le Museum d'histoire naturelle de Paris, mise au point par l'archéologue belge Henri Lavachery et l'ethnologue français Paul Rivet, directeur du Musée d'Ethnographie du Trocadéro (MET, futur Musée de l'Homme) en 1934-1935. Alfred Métraux va remplacer à la tête de la mission l'archéologue français Louis-Charles Watelin, décédé d'une pneumonie lors d'une excursion en Patagonie chilienne. Sa mission, étudier la la langue rapanui et les mythes locaux. Il débarque sur l'île de Pâques le 24 juillet 1934, à bord d'un navire aviso colonial de la marine française, le "Rigault de Genouilly", dont c'était le premier voyage, en compagnie de Henri Lavachery. le retour se fera avec le navire-école belge "Mercator", un trois-mâts goélette belge gréé en barquentine, le 3 janvier 1935. Au départ, simplement curieux de découvrir une nouvelle culture, il s'investi très sérieusement dans cette mission et son travail fait toujours autorité aujourd'hui. La France obtint de pouvoir emporter une tête de moai provenant de l'ahu Nau Nau, sur la plage d'Anakena, aujourd'hui exposée au Louvre à Paris, dans la galerie du Pavillon des Sessions, annexe du musée du quai Branly.
MIRU : lignée royale des Haumakas de l'île de Pâques, issue du premier roi Hotu Matu'a, qui s'est éteinte en 1862 avec la disparition du dernier roi Komakoi Kai Mako'i Iti) lors des raids esclavagistes de 1862-1863.
MOERENHOUT Jacques-Antoine (1796-1879) : commerçant, explorateur, ethnologue et diplomate franco-belge, il joua un rôle crucial dans l'établissement de la souveraineté française à Tahiti et sur les territoires de Polynésie. Il fit escale à l'île de Pâques en 1830. (livre : "Voyages aux îles du Grand Océan", 1837).
MULLOY William (1917-1978) : anthropologue et archéologue américain. Il participe à l'expédition scientifique organisée à l'île de Pâques par le Norvégien Thor Heyerdahl, en 1955-1956. En 1960, il retrouve l'archéologue chilien Gonzalo Figueroa, avec qui il avait travaillé en 1955, pour restaurer l'ahu Akivi (Atio) et ses sept moais restant (le 8e se trouvant sur la place Hotu Matu'a à Hanga Roa depuis 1938) tournés vers la mer. En 1968-1970, il restaure partiellement l'ahu Vai Uri et ses cinq moais (sans leurs pukaos, disparus) sur le complexe cérémoniel de Tahai. En 1974, c'est au tour de l'ahu Ko Te Riku, toujours sur le site de Tahai (près d'Hanga Roa), d'être restauré. Déjà en 1967, la copie d'un pukao en tuf rouge avait été ajoutée pour coiffer la statue, à la demande du photographe de "Paris Match" Tony Saulnier et du reporter Hubert Herzog (le frère du ministre), pour une séance photo destinée à faire la publicité de l'île en France (les deux journalistes périront le 6 mars 1968 lors de leur voyage de retour à bord du vol 212 d'Air France qui se crash en Guadeloupe). Cette restauration sera complétée en 1990 à des fins touristiques, des yeux en corail blanc et tuf rouge sont ajoutés à la suite de la découverte de l'archéologue Sergio Rapu en 1978 (qui restaurait avec Sonia Haoa l'ahu Nau Nau à Anakena).. A Tahai, un petit monument en pierre abrite les cendres de l'archéologue décédé d'un cancer le 25 mars 1978, tout comme pour celles de son épouse Emilie, décédée en 2003.
INDEX DES PERSONNALITES (4)
NGA'ARA (xxxx-1859) : Ngaara, roi (Ariki-Nui = "grand guerrier") des Haumakas de l'île de Pâques entre 1835 et 1859. Son fils Manu Rangi fut capturé par des esclavagistes en 1862, mais heureusement il sera sauvé par des Polynésiens de Tahiti qui s'emparèrent du navire du capitaine Antonio de Aguirre, le "Cora".
ORLEBAR John (1810-1891) : lieutenant à bord de la frégate britannique HMS Seringapatam, il longe le 6 mars 1830 les côtes de l'île de Pâques et aperçoit des statues (moais) encore debout dans une baie, qu'il signale dans son journal de bord.
PALMER John Linton : chirurgien britannique, médecin à bord de la frégate HMS Topaze commandée par le capitaine Powell, il débarque sur l'île de Pâques le 31 octobre 1868. Avec l'intendant Richard Sainthill, il est chargé de ramener à bord le Moai Hoa Hakananai’a (la "Briseuse de larmes") provenant du site d'Orongo, démolissant la maison abritant la statue haute de 2,42 m pour pouvoir la sortir. Aujourd'hui, l'un des plus beaux moais (féminin) de l'île trône dans une salle du British Museum. C'est Dutrou-Bornier qui négocia avec le capitaine Powell, troquant la statue et différents objets archéologiques contre du matériel pour réparer son navire.
PAVEL Pavel (1957) : ingénieur et chercheur tchèque. Passionné par l'île de¨Pâques, il teste une méthode expérimentale pour démontrer comment les moais se déplaçaient sur l'île, profitant de la nouvelle expédition menée en 1986 par le Norvégien Thor Heyerdahl.
PINART Alphonse (1852-1911) : savant, linguiste, ethnologue et collectionneur français. En 1877, il part explorer les Antilles et les côtes de l'Amérique du Sud depuis Panama. Arrivé au Chili, il embarque à bord du croiseur français "Seignelay", commandé par le capitaine Hyacinthe Aube. Le jour de Pâques, il arrive en vue de l'île de Pâques. Au cours de cette escale, il visite une partie de l'île en plein marasme depuis la mort supecte de Dutrou-Bornier qui rêgnait sur l'île en véritable dictateur depuis le départ des missionnaires français en 1871. Le 2 avril, il rencontre la reine-régente Koreto, veuve de Dutrou-Bornier, et ses deux filles, sur ses terres de Mataveri. Koreto lui fait part de son souhait de voir la France instaurer un protectorat sur son île, inquiète des visées expansionnistes des gouvernements péruviens et chiliens. Mais le gouvernement français n'est pas intéressé. A son retour, il publiera son journal de voyage "Voyage à l'île de Pâques", avec de nombreux dessins, notamment sur les moais de la carrière du volcan Rano Raraku (qu'il nomme Ronororaka) (1877, éd. Hachette, en ligne sur Internet).
POWELL Richard Ashmore : capitaine de la frégate britannique HMS Topaze, il débarque sur l'île de Pâques le 31 octobre 1868, accueilli par les missionnaires Roussel et Escolan, et par le Français Jean-Baptiste Dutrou-Bornier, installé sur l'île depuis le mois d'avril. Le 7 novembre, il repart avec à son bord le Moai Hoa Hakananai’a provenant du site d'Orongo, sur le volcan Rano Kau, Dutrou-Bornier le troquant contre du matériel destiné à réparer son bateau. La superbe statue est retirée de son lieu cérémoniel par Richard Sainthill et John Linton Palmer, le chirurgien de la Topaze, qui démolissent la maison abritant la statue haute de 2,42 m. Le plus beau moai de l'île arrive à Portsmouth le 25 août 1969. Il trône aujourd'hui dans une salle du British Museum à Londres.
PRAT CHACON Arturo (1848-1879) : lieutenant de marine à bord de la corvette O'Higgins en 1870, il participa à la première mission d'observation chilienne sur l'île de Pâques, du 22 au 29 janvier. Il sera l'un des héros de la guerre du Pacifique opposant le Chili au Pérou et à la Bolivie en 1879, dans laquelle il trouvera la mort le 21 mai à la bataille navale d'Iquique.
RAPU Sergio : archéologue chilien d'origine pascuane, premier gouverneur rapanui de l'île de Pâques (1984-1990), conservateur du parc archéologique. En 1978, il fit avec Sonia Hoao une extraordinaire découverte sur le site d'Anakena, durant la restauration de l'ahu Nau Nau. Il reconstitue l'oeil d'une statue (moai) à partir de quatre fragments en corail blanc et tuf rouge, aujourd'hui, l'une des oeuvres maîtresses du musée de l'île (Sergio Rapu Haoa). La statue de l'ahu Ko Te Riku restaurée par William Mulloy en 1974, sur le complexe cérémoniel de Tahai, fut choisie pour retrouver ses yeux (pas d'origine bien sûr) en 1990 pour des raisons touristiques, la seule de l'île à cette date. Déjà en 1967, la copie d'un pukao (coiffe) avait été rajoutée à la demande du photographe de "Paris Match" Tony Saulnier et du reporter Hubert Herzog pour une séance photo destinée à mieux faire connaître l'île en France.
ROGGEVEEN Jakob (1659-1729) : explorateur néerlandais qui découvrit l'île de Pâques le soir du dimanche de Pâques, le 5 avril 1722. Fils du brillant géographe et mathématicien Arent Roggeveen qui rêvait de découvrir la mythique "Terra Australis", il réalisa en partie le projet de son père à la tête d'une expédition composée de trois navires, les frégates "Tienhoven" (capitaine Cornelis Bouman), à bord duquel il se trouvait, "Arend" ("L'aigle", capitaine Jan Koster), et la galiote "Afrikaansch Galey" ( ou "De Afrikaanse Galei", capitaine Roelof Rosendaal, qui fera naufrage aux Tuamotu le 19 mai), au service de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales. Après avoir visité l'archipel Juan Fernandez (du 24 février au 17 mars), il accoste sur l'île de Pâques, qu'il baptise Paasch-Eyland, le lundi 6 avril. L'exploration de l'île se révéla plutôt ardue, les habitants se montrant assez entreprenants, chapardant tout ce qui leur tombait sous la main. Pris d'inquiétude après des jets de pierres, l'équipage ouvrit le feu, tuant une douzaine de Haumakas avant que le chef local ne remette un peu d'ordre. Après quelques jours de présence, Roggeveen décida de repartir avec la certitude que cette île dont il estima la population à 2 ou 3 000 personnes n'était pas la "Terra Australis" recherchée. Son journal de bord, saisi par les autorités lors de son arrivée à Java, ne fut retrouvé que tardivement, en 1836, et édité par Andrew Sharo en 1970.
ROKO-ROKO HE TAU Grégorio : voir à : MANU RANGI (Grégorio Roko-Roko He Tau).
ROSENDAAL Roelof : capitaine de la galiote néerlandaise "Afrikaansch Galey" ("De Afrikaanse Galei") en 1722, l'un des trois navires de l'expédition dirigée par Jakob Roggeveen qui accosta à l'île de Pâques le lundi de Pâques, le 6 avril. Son navire fit naufrage le 19 mai 1722 sur l'atoll de Takapoto dans les Tuamotu (Polynésie). Deux autres navires participaient à cette aventure, l'"Arend" ("Den Arend", capitaine Jan Koster) et le "Theinhoven" (capitaine Cornelis Bouman).
ROUSSEL Hyppolite (1824-1898) : missionnaire français chez les Pères de Picpus. Prêtre en 1849, il arrive à Tahiti en juillet 1854, exerçant son apostolat aux Marquises, aux Tuamotu et aux Gambiers, avant de rejoindre une nouvelle mission sur l'île de Pâques, où il débarque le 25 mars 1866 en compagnie du frère Eugène Eyraud et de trois frères polynésiens des Gambier. Mal accueillis par les Haumakas, les missionnaires finissent par s'imposer, construisant des bâtiments et une chapelle. En septembre 1866, il adopte l'héritier royal Manu Rangi, baptisé Grégorio (Rokoroko He Tau) selon la coutume polynésienne. A la mort du frère Eyraud en 1868, la maigre population de l'île était convertie. Après cette date, un conflit ouvert oppose les missionnaires au Français Dutrou-Bornier qui s'autoproclame roi de l'île de Pâques, réduisant peu à peu les Rapanui en esclavage pour les faire travailler sur ses terres ou sur celles de son associé John Brander à Tahiti. Le 4 avril 1871, suite à l'attaque de la mission, Hyppolite Roussel quitte l'île de Pâques avec 168 habitants pour Mangareva (Polynésie), tandis que le père Théodule Escolan emmène avec lui 109 rapanui volontaires à Tahiti. Le père Roussel est à l'origine de la découverte des tablettes gravées de rongo-rongo, l'écriture pascuane, qui furent envoyées à l'évêque de Tahiti Mgr Jaussen.
ROUTLEDGE Katherine (1866-1935) : archéologue et anthropologue britannique, elle arrive sur l'île de Pâques avec son mari le 29 mars 1914 à bord du schooner "Mana" (qui resta encré 15 mois), chargée par le British Museum et la Royal Geographic Society de mener une expédition de recherches sur l'île. Aidée par Juan Tepano, un natif de l'île, elle peut interviewer la population, malgré la petite rébellion lancée par la prophétesse haumaka Angata contre les autorités chiliennes, rapidement réprimée par l'arrivée d'un navire militaire chilien. Elle finit par apprendre le déclenchement de la première guerre mondiale avec l'arrivée à Hanga Roa de l'escadre allemande du comte Maximilian Von Spee le 12 octobre. Heureusement, l'amiral allemand, qui vient de bombarder Papeete le 22 septembre, tient à rester discret avant de repartir au combat, Katherine et ses compatriotes britanniques ne seront pas inquiétés. Elle explore les sites d'Orongo (Rano Kau) et d'Anakena, répertorie les moais de la carrière des statues géantes du volcan Rano Raraku ainsi que nombre d'ahu (les plates-formes supportant les moais) en ruines sur les côtes de l'île. Ses notes sur l'écriture rongo-rongo restent de précieux documents (dans son livret "rongorongo Tan", conservé au British Museum). En raison de la guerre, elle ne pourra publier le résultat de ses recherches, dans un livre avec ses propres dessins et photographies, qu'en 1919, sous le titre "The Mystery of Easter Island".
SALMON Alexander Ariipaea (1855-1914) : fils du marchand britannique Alexander Salmon et de la princesse tahitienne Ariioehau, fille adoptive du roi Pomaré II, renommée Ariitaimai lors de son mariage. Il fut chargé d'administrer l'exploitation des terres de l'association Brander (décédé en 1877) - Dutrou-Bornier (assassiné en 1876) sur l'île de Pâques (un élevage de moutons de 14 000 têtes), ce qui fit de lui le véritable seigneur de l'île (jusqu'à ce qu'elle passe sous suzeraineté chilienne), les missionnaires français ayant pris la fuite en 1871 suite au conflit avec Dutrou-Bornier. La population locale s'était réduite à 111 habitants en 1877. Bon administrateur, Alexander Salmon s'attache à apaiser les tensions dans l'île, ramenant avec lui des Rapanui qui avaient dû partir travailler dans les plantations de la famille Brander à Tahiti. En 1886, il sert de guide à l'expédition scientifique américaine montée par la Smithonian Institution, entre le 19 et le 31 décembre, avec à sa tête William J. Thomson, intendant à bord de l'USS Mohican. En 1888, après avoir vainement tenté de convaincre la France de faire passer l'île de Pâques sous suzeraineté française, il négocie avec le Chili qui est enchanté de pouvoir prendre possession des lieux. Le 9 septembre 1988, la corvette chilienne "Angamos" mouille devant l'île de Pâques et son capitaine, Policarpo Toro Hurtado, hisse le drapeau chilien au nom de son gouvernement.
SAULNIER Tony (1926-1968) : photographe français pour le magazine "Paris Match". En 1968, parti à la découverte de l'Amérique du Sud et des îles du Pacifique pour un grand reportage en couleur, en compagnie du reporter Hubert Herzog (le frère du ministre), il fait escale sur l'île de Pâques. A leur demande, la copie d'un pukao en tuf rouge est ajoutée pour coiffer la statue de l'ahu Ko Te Riku, sur le complexe cérémoniel de Tahai, pour une séance photo destinée à faire la publicité de l'île en France. Malheureusement, les deux journalistes périront le 6 mars 1968 lors de leur voyage de retour à bord du vol 212 d'Air France, un Boeing 707-328C (immatriculé F-BLCJ), qui se crash en Guadeloupe.
SKJOLSVOLD Arne 1925-2007) : archéologue norvégien de l'université d'Oslo, il accompagna Thor Heyerdahl aux îles Galapagos en 1953, et le suivi sur l'île de Pâques lors de la grande expédition de 1955-1956.
SKOTTSBERG Carl (1880-1963) : botaniste suédois, explorateur de l'Antarctique. Lors d'une expédition en 1916-1917, il visite l'archipel Juan Fernandez et l'île de Pâques durant plusieurs mois, classifiant ses découvertes botaniques, dont le fameux arbre Toromiro.
TEKENA Atamu : le 9 septembre 1888, reconnu comme roi de l'île de Pâques par le gouvernement chilien (la lignée royale d'origine s'étant éteinte en 1862), il signe avec le capitaine de la corvette "Angamos", Policarpo Toro Hurtado, le traité d'annexionpar le Chili.
TEJEDA LAWRENCE Alvaro (1899-xxxx) : gouverneur chilien et chef militaire de l'île de Pâques entre 1938 et 1939, le docteur Tejeda fit déplacer le 8e moai de l'ahu Akivi (Atio) (ex-n° 615), le plus petit, pour qu'il soit érigé à Hanga Roa en 1938 sur la place Hotu Matu'a, dont il prit le nom (reclassé sous le n° 8 de Englert).
THOMSON William J. (1841-1909) : William Judah Thomson, intendant à bord de l'USS Mohican, débarque sur l'île de Pâques dans le cadre d'une expédition scientifique américaine financée par la Smithsonian Institution, du 19 au 31 décembre 1886, en compagnie du chirurgien George H. Cooke et d'Alexander Ariipaea Salmon. Informé par l'évêque de Tahiti Etienne "Tepano" Jaussen sur la possible existence d'une écriture indigène, il accumule de nombreuses données et ses notes se révéleront utiles dans le déchiffrage des rongo-rongo, l'écriture de l'élite pascuane, gràce notamment à sa rencontre avec un ancien maître de cérémonie de l'Ariki-Nui (roi) de l'île, Ure Vae Iko, un vieil homme rebaptisé Daniel, qu'il parvint à faire chanter des textes sacrés à partir des tablettes qu'il avait récupéré. Il put aussi identifier les noms des nuits du mois lunaire et ceux des mois de l’année. Il prend les premières photos des moais, les mystérieuses statues de l'île (dans son livre "Te Pito Te Henua, or Easter Island", 1891, en ligne sur Internet).
TORO HURTADO Policarpo (1856-1921) : ancien cadet de la marine chilienne à bord de la frégate-école "O'Higgins, il effectua plusieurs visites à l'île de Pâques, se passionnant très tôt pour la culture rapanui. Le 9 septembre 1988, la corvette "Angamos" mouille devant l'île de Pâques. Le capitaine Policarpo fait hisser le drapeau de son pays au nom du gouvernement chilien après des négociations apaisées avec l'ancien propriétaire, Alexander Salmon, désireux de se retirer en Polynésie. Les Rapanui sont un peu décontenancés par cette prise de possession, un certain Atamu Tekena, désigné comme roi par les Chiliens, ayant signé en leur nom cette annexion. Ils se voient accorder un meilleur statut social, mais, dès son installation, l'administration chilienne met en adjudication l'exploitation des ressources agricoles de l'île, en confiant la concession à une entreprise britannique, la maison écossaise Williamson et Balfour, qui parque la population derrière des barbelés à Hanga Roa pour livrer l'île aux moutons.
TOROMETI : Haumaka qui fut le tortionnaire du frère Eugène Eyraud lors de sa première tentative d'installation sur l'île de Pâques en 1864. Violent et belliqueux, lui et son clan ne tardent pas à prendre le parti de Dutrou-Bornier contre les missionnaires de la mission catholique d'Hanga Roa, dirigés par le père Hyppolite Roussel, après le décès d'Eugène Eyraud le 19 août 1868.
TU'U MAHEKE : roi (Ariki-Nui = "grand guerrier") des Haumakas de l'île de Pâques, fils aîné du roi Hotu Matu'a. Son fils Miru lui succéda et fonda la lignée des Miru.
URE VAE IKO : Haumaka, ancien maître de cérémonie de l'Ariki-Nui (roi) de l'île de Pâques. Très âgé, et rebaptisé Daniel après l'arrivée du père Eugène Eyraud, il accepta de répondre aux questions de l'intendant de l'USS Mohican, William J. Thompson, en mission d'exploration scientifique pour la Smithsonian Institution du 19 au 30 décembre 1886. Informé par l'évêque de Tahiti Etienne "Tepano" Jaussen sur la possible existence d'une écriture indigène, le rongo-rongo, transcrite sur des tablettes en bois, Thompson obtint (en lui faisant boire de l'alcool) la confirmation que les rongo-rongo reproduisaient pour partie les chants sacrés des chamanes pascuans, décimés comme la plupart des habitants de l'île lors des raids esclavagistes de 1862-1863.
TU'U MAHEKE : fils aîné du roi (Ariki-Nui) Hotu Matu'a, 1er souverain des Haumakas de de l'île de Pâques, à qui il succède.
URIBE ORREGO luis (1847-1914) : lieutenant de marine à bord de la corvette O'Higgins en 1870, il participa à la première mission d'observation chilienne sur l'île de Pâques, du 22 au 29 janvier. Il sera l'un des héros de la guerre du Pacifique opposant le Chili au Pérou et à la Bolivie en 1879.
VAKAI A'HEVA : épouse du 1er roi de l'île de Pâques Hotu Matu'a. Ils arrivèrent à bord de deux grandes pirogues double sur la plage d'Anakena, en provenance de l'île d'Hiva aux Marquises, chargés d'animaux, de plantes et de vivres.
VAN TILBURG Jo Anne : archéologue américaine, directrice de l'Easter Island Statue Project (EISP), un projet qui a pour but de creuser sous les statues pour découvrir la partie cachée des moais. Plus de 90 statues ont déjà été excavées en 2010 et 2011 par une équipe d'archéologues et de bénévoles pour être observés, photographiés et réenterrées bien sûr.
VARGAS CASANOVA Patricia : archéologue et anthropologue chilienne. Nombreuses recherches sur l'île de Pâques avec son confrère Claudio Cristino. En 1976, Patricia et Claudio sont chargés de la restauration du site d'Orongo (volcan Rano Kau), là où se déroulait le culte sacré de l'homme-oiseau (Tangata manu).
VON CHAMISSO Adelbert (1781-1838) : poète, écrivain et botaniste franco-allemand, né Louis de Chamissot de Boncourt. Il participe comme botaniste à l'expédition autour du monde commandée par iOtto von Kotzebue à bord du brick Rurik, de 1815 à 1818. Il fait escale à l'île de Pâques le 28 mars 1816, et publie son journal de voyage en 1821 (sous le titre "Tagebush").
VON ESCHSCHOLTZ Johann Friedrich (1793-1831) : médecin, botaniste et naturaliste germano-balte, qui participa à deux expéditions autour du monde commandées par Otto von Kotzebue. La première, entre 1815 et 1818, le conduisit sur l'île de Pâques, le 28 mars 1816.
VON KOTZEBUE Otto (1787-1846) : explorateur et navigateur germano-balte, officier de la marine impériale russe, qui fit trois fois le tour du monde. En 1815, le ministre russe des Affaires étrangères, le comte Roumiantsev, très riche, désireux de trouver un chemin plus court vers le Pacifique, décide d'affréter lui-même le brick Rurik qu'il place sous le commandement du jeune Otto von Kotzebue afin d'explorer le passage du Nord-Ouest. Cettte expédition scientifique quitte Krondstadt le 30 juillet 1815 pour un voyage de plus de trois ans. A son bord, les scientifiques Adelbert von Chamisso, Johann Friedrich von Eschshcholtz, ou le peintre et dessinateur louis Choris (1795-1828). Ils feront une courte escale à l'île de Pâques le 28 mars 1816.
VON SPEE Maximilian (1861-1914) : vice-amiral dans la marine impériale allemande (Kaiserliche Marine), le comte von Spee fut désigné pour prendre la tête de l'escadre d'Extrême-Orient en 1912. Dès le début de la première guerre mondiale, il pratique la guerre de course contre le trafic maritime allié. Conscient de son infériorité militaire face aux marines britannique et française, il déplace sa zone d'opération vers les côtes du Chili. A la tête de son navire amiral, le croiseur cuirassé SMS Schamhorst (capitaine Schultz), il vogue vers Tahiti (Polynésie française) à la recherche de charbon et bombarde Papeete le 22 septembre 1914, appuyé par le croiseur cuirassé Gneisenau (capitaine Maerker). Le 12 octobre 1914, il mouille devant l'île de Pâques, bientôt rejoint par les croiseurs légers SMS Nürnberg (classe Konigsberg), SMS Emden (classe Dresden), et SMS Dresden, ainsi que le SMS Titania et le SMS Leipzig. Les habitants de l'île pas vraiment au courant du début de la guerre, von Spee se fait discret pour pouvoir ravitailler sa flotte en toute tranquillité avant de reprendre la mer. Malgré sa victoire contre la flotte britannique du contre-amiral Cradock (qui périt avec 1 650 de ses hommes) lors de la bataille navale de Coronel le 1er novembre, il trouvera à son tour la mort avec ses deux fils à la bataille des Falklands le 8 décembre 1914. Seul le croiseur SMS Dresden put s'échapper, la flotte allemande d'Extrême-Orient était anéantie.
WALDEGRAVE William (1788-1859) : 8e comte Waldegrave, vice-amiral dans la Royal Navy. Commandant du HMS Seringapatam (1829-1832), il fit escale sur l'île de Pâques le 6 mars 1830, avec à son bord John Orlebar (1810-1891) et le chirurgien Robert Guthrie (qui raconta cette aventure dans son journal).
WATELIN Louis-Charles (1874-1934) : archéologue français spécialiste de la Mésopotamie. Chargé de mission pour le Museum d'histoire naturelle de Paris, il prend la tête d'une mission scientifique sur l'île de Pâques, mise au point part l'ethnologue français Paul Rivet, directeur du Musée d'Ethnographie du Trocadéro (MET, futur Musée de l'Homme) et l'archéologue belge Henri Lavachery. Il doit procéder à l'étude des inscriptions de l'île de Pâques. Malheureusement, le 26 juin 1934, il succombe à une pneumonie lors d'une excursion en Patagonie chilienne, près de Puerto Montt, où il est enterré. C'est l'anthropologue d'origine suisse Alfred Métraux qui lui succédera à la tête de la mission (1934-1935)
ZUMBOHM Gaspard 1823-1887) : missionnaire français (Zuhmbohm ?). Il est envoyé en renfort par l'évêque de Tahiti Jaussen à la mission catholique de l'île de Pâques, dirigée par le frère Eugène Eyraud, en compagnie du père Théodule Escolan, où ils débarquent du voilier "Tampico" le 7 novembre 1866. Les missionnaires, qui tentent d'aider la population rapanui après le traumatisme que les habitants ont subi durant les razzias lancées contre eux par des esclavagistes sans scrupules en 1862-1863, se heurtent rapidement au nouveau seigneur de l'île, un Français nommé Jean-Baptiste Dutrou-Bornier (avec qui ils étaient arrivés à bord de son navire le "Tampico"), qui veut à tout prix étendre son projet d'élevage de moutons à grande échelle sur toute l'île, au détriment de la population. La mission sera définitivement abandonnée en 1871 et ce jusqu'après la mort de Detrou-Bornier en 1876, avec l'arrivée du père Sebastian Englert en 1935.